Chiens et chats en danger ! Compte-rendu de stand
Une à une, les pétitions
réclamant l’interdiction de toute expérimentation sur les animaux, des
mesures pour des méthodes substitutives, l’abolition du commerce de la
fourrure, dont celui des chiens et des chats, s’imbibent brutalement
d’une horde de gouttes de pluie. Les affiches pourtant bien attachées
s’envolent, les tracts s’éclipsent sur le bitume trempé. Sale temps à
Nice, en ce matin du samedi 26 mai.
Pourtant, quelque passants s’arrêtent pour signer les pétitions et nous encourager par des “c’est bien ce que vous faites”.
L’horreur des fermes à dépeçage des chiens, en Chine, pour leur
fourrure, ne peut que scandaliser ceux qui ne se voilent pas la face.
Les expériences effectuées sur les chiens, les chats, les rats, les
lapins, les singes, les cobayes, les souris.... dans nos laboratoires
privés et publics sont également sanctionnés. Le vent s’emballe. Le
parasol pourtant bien fixé à son pied aussi.
Déménagement des tables, tracts et affiches sous les arcades Masséna à quelques pas. Les échantillons de crème pour les mains de notre partenaire Melvita côtoient les livrets “Marques cosmétiques non cruelles” de l’association One Voice.
De nombreux tracts dévoilent les coulisses infernales, de la fourrure
de chiens et chats et des animaux moins “domestiques”, de la
manipulation génétique des animaux, des marques industrielles de
grandes consommation clairement cruelles avec les animaux utilisés
comme simples outils d’expérimentation alors que des méthodes
substitutives efficaces, rappelons-le, sont d’ores et déjà connues et
utilisées par d’autres sociétés en accord avec une certaine éthique.
Faire passer le message n’est pas si simple pour ceux qui ne veulent
surtout pas savoir, pour ne pas changer. De toute façon, ceux-là,
nombreux tout de même en ce jour officiel de grande consommation du
week-end, ne regardent pas et ne s’arrêtent pas. Une dame déjà sensible
à ces thèmes nous confie : “avec le nombre de personnes qu’on est, on devrait être des dizaines devant votre stand”. Elle rajoute, “j’ai dit à mon mari de venir signer vos pétitions en sortant du travail ce soir”. En effet, il passera bien plus tard, encore vêtu de son costume d’homme d’affaire impeccable.
Un peu plus de monde remplit
les pétitions et s’enquiert de quelques informations en dialoguant avec
les militants. Des personnes s’arrêtent un instant devant les
“annonces” de placement à l’adoption de chiens en pension chez les
fondateurs de l’APERAP, association locale de Protection et de Recherche des Animaux Perdus. De nombreux livrets “Vacances pas bêtes” de la fondation 30 Millions d’Amis
seront remis aux “possesseurs” de chiens. Lutter contre l’abandon des
animaux domestiques à l’approche des vacances est aussi un sujet
primordial. Deux dames réclameront clairement la fermeture des
animaleries. Les achats coups de cœur sont la plaie de la surpopulation
des refuges. Selon un communiqué de l’association GAIA, à
partir de 2009, les chiens et les chats ne pourront plus être exposés
dans les magasins d'animaux et leur achat ne pourra plus se faire à
crédit.
Certains passants se proposent spontanément
de prendre plusieurs tracts pour en diffuser autour d’eux. D’autres
nous proposent de l’argent sans même jeter le moindre coup d’oeil à ce
qui s’étale sur la table. Refus systématique des militants. Une dame
confiera qu’elle connaît un ami depuis 10 ans et que récemment il lui a
avoué s’être radicalement fâché avec sa sœur qui travaille
volontairement dans un laboratoire de vivisection. Des passants,
silencieux, s’arrêtent un instant devant les affiches qui arborent la
triste réalité de la souffrance des animaux. Sur l’une d’elle, tenu par
deux hommes, un chien se fait électrocuter par l’anus et la gueule. Il
terminera, comme ces congénères, découpé en lanière de poils pour
rehausser la finition d’un sac à main ou la capuche d’une parka. Delphine D.